Plus de 1 500 personnes ont défilé en mémoire des cinq jeunes tués dans le Vaucluse

Vis ta vie de jeune, mais ne néglige pas ton espérance." L'une des petites phrases du curé du village, le père Bruno Jolet, restera certainement encore longtemps dans les mémoires de tous les amis de Brian, Adrien et Alexie, rassemblés dans l'église du village. Trois élèves du lycée viticole d'Orange qui ont trouvé la mort à la suite d'un terrible accident de la circulation, le jeudi 13 décembre dernier, au matin. À mi-parcours d'une marche blanche réunissant plus de 400 personnes, cette halte était lourde de symboles. Ceux de l'émotion, du recueillement, de la peine, du soutien, peut-être aussi de l'incompréhension, des doutes parfois.
Bien plus qu'un simple arrêt, disons une suspension dans le temps qui a permis à toute cette jeunesse, un peu déboussolée, de prier, une nouvelle fois dans la maison de Dieu... "Ce sont tous les jeunes du village et des communes voisines qui sont venus me demander, l'après-midi même de l'accident, d'organiser une marche blanche en leur mémoire, nous a confié Céline Alvarez, toute de blanc vêtue, quelques instants avant que ce long cortège s'ébranle. Je ne pouvais pas dire non. Et puis, en temps que maman, j'ai été profondément touchée par ce drame. Nous connaissions tous ces gamins. Nous les avons vus grandir, jouer, rire..."
Des ballons et des roses blanches
Silencieux, certains tenant dans leur main une rose blanche, d'autres un ballon blanc - sur quelques-uns était écrit "Alexie, on t'aime toujours" -, d'autres encore habillés d'un tee-shirt immaculé sur lequel étaient notés au marqueur noir les prénoms des enfants disparus, ils ont rappelé combien ces disparitions touchaient.
Très dignes, les grands parents du jeune Adrien avaient rejoint dans leurs prières les marcheurs. Tout aussi digne, était également le père de la jeune Alexie, originaire de Montfaucon, qui, le portrait de sa fille dans les bras, a d'une part contenu ses larmes et d'autre part "a tenu absolument à être présent".
Quelques vignerons de la vallée du Rhône se sont également associés à la douleur et l'émotion de cette jeunesse venue rendre un dernier et bel hommage à leurs trois amis.
"Nous n'avons aucun lien de parenté avec ces jeunes gens, nous a confié un jeune couple avec un enfant, mais si nous avons tenu à venir, c'est bien parce que nous nous sentons vraiment concernés..."

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