samedi 7 décembre 2013

Lisle-sur-Tarn. Accident de chasse : deux versions s'opposent

Deux semaines après la dramatique partie de chasse qui a coûté la vie à Christian Embialet, l’émotion reste vive à Lisle-sur-Tarn. Sa famille, ses amis, tous ceux qui connaissaient et appréciaient l’employé municipal consciencieux et l’homme jovial et généreux qu’il était veulent comprendre. Comprendre surtout comment un chasseur expérimenté a pu confondre le sanglier qu’il traquait, en compagnie de son fils, cet après-midi du mercredi 20 novembre, avec un homme qui nettoyait sa barque sur les berges du Tarn, 30 mètres en contrebas.

Le tireur avait-il identifié sa cible?

L’auteur du tir mortel, un habitant de Montans âgé de 66 ans, a été mis en examen pour «homicide involontaire lors d’une opération de chasse» et placé sous contrôle judiciaire.
«Il est effondré par ce qui s’est passé et il ne sort plus de chez lui, car il connaissait la victime. Il chasse depuis l’âge de 16 ans. En 50 ans de pratique de ce loisir qui est une passion pour lui, il n’avait jamais connu le moindre problème», confie Me Caroline Gros-Maïolino, l’avocate albigeoise qui l’a assisté lors de l’interrogatoire de première comparution.
Pour la suite de la procédure, c’est Me Simon Cohen, le pénaliste toulousain, qui assurera la défense du Montanais. À ce stade de l’instruction, qui ne fait que débuter, deux versions s’opposent. Selon le parquet d’Albi, le chasseur aurait fait feu «sans aucune visibilité et sans avoir identifié sa cible». Il avait vu un sanglier quelques minutes avant et a cru que l’animal revenait dans sa direction. Dans cette végétation dense des bords du Tarn, au lieu-dit «Les Robertes», a-t-il commis une méprise et tiré trop vite ? Lui affirme que non. «Il a bien vu le sanglier qu’il a tiré à une distance de 20 mètres environ, mais la balle aurait ricoché et atteint la victime qui se trouvait à 30 mètres en contrebas», indique Me Gros-Maïolino. Si l’on suit cette version, ce serait donc un accident.
Des premières investigations effectuées par les techniciens en identification criminelle de la gendarmerie, il ressort que la balle avait une trajectoire descendante. Le chasseur de sanglier aurait opté pour un tir fichant, ce qui est la règle quand la cible est à moins de 30 mètres. Hélas, la balle de gros calibre n’a pas atteint la bonne cible. Y avait-il bien un sanglier à cet endroit, à ce moment précis ? Les agents de l’office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), requis par les enquêteurs, n’ont pas trouvé la moindre trace de suidé. «Il a plu toute la nuit, ça a pu effacer les traces», avance la défense du mis en examen.
(1) Rappelons que toute personne mise en examen est présumée innocente tant qu’elle n’a pas été définitivement condamnée par la juridiction compétente.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/12/07/1769394-lisle-sur-tarn-accident-de-chasse-deux-versions-s-opposent.html

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