dimanche 10 mars 2013

Charnier de brebis : « Le drame de Concis n’a pas servi de leçon »

C’était il y a tout juste un an. À « Concis », un village de Solignac-sur-Loire, lors d’un contrôle, les inspecteurs de l’ex DSV (*) et les gendarmes découvraient trente-quatre bovins morts de froid, de faim et de soif dans une exploitation agricole. L’agriculteur a été condamné quelques semaines plus tard par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay, pour abandon d’animaux (lire par ailleurs).
À l’époque, l’affaire avait fait grand bruit. Sans effets. C’est en tout cas ce que regrette Dominique Chaudy, le président de la SPA, qui a alerté les médias sur la situation découverte mi-férvier à Connangles (lire notre édition d’hier). « Le sinistre drame de « Concis » n’a pas servi de leçon et il existe toujours dans nos communes des malfaisants qui méprisent leur métier, font souffrir inutilement des animaux et salissent l’image de notre ruralité », s’emporte le défenseur de la cause animale. La SPA doit d’ailleurs se porter partie civile, ainsi que la commune de Connangles, dans les procédures qui vont être engagées.
Aujourd’hui, dans le village comme sur tout le plateau casadéen, la question que l’on se pose est de savoir comment le berger, âgé de 54 ans, est arrivé à cette solution extrême de laisser ses bêtes livrées à elles-mêmes, rongées par la vermine et s’écroulant sous le poids de leur toison. D’autant qu’à l’unanimité, l’homme n’a rien du profil d’un marginal. Il a même exercé le mandat de maire de la commune de 2001 à 2008. Il élève par ailleurs à des fins touristiques des chevaux de trait, qui ont été trouvés en parfait état de santé.
L’autre question est de savoir depuis combien de temps la situation perdure. Car si vingt brebis ont été trouvées mortes dans la bergerie, si trente-cinq autres étaient encore en vie mais dans une situation sanitaire alarmante et si de multiples squelettes et dépouilles ont été localisés dans des parcelles environnantes, combien de bêtes sont mortes au total ? Le cheptel comptait encore 600 têtes à son arrivée dans ce hameau de « Froidemaison », il y a plusieurs années.
À ces interrogations, seules les futures auditions de l’éleveur, confiées aux gendarmes de La Chaise-Dieu, permettront, peut-être, d’apporter une réponse.
(*) Depuis la réforme des politiques publiques, la Direction des services vétérinaires est devenue la Direction de la santé animale.
 

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