lundi 18 février 2013

Marseille : le cri d'alarme d'une mère pour sauver la vie de sa fille suicidaire

Elle ne sait plus à qui s'adresser, Nadia. Elle a tapé à toutes les portes. La Ville, les docteurs, les hôpitaux, l'office HLM Habitat Marseille Provence... Rien n'a bougé. Elle et sa fille de 26 ans, en proie à de graves crises anxiogènes, habitent toujours au 8e étage d'une tour de la Marine Bleue à Sainte-Marthe (14e). "Et tous les jours, ma fille est en danger de mort. Elle est obsédée par le balcon. En deux mois, elle a tenté quatre fois de se défenestrer", lâche, en larmes, Nadia Benyahia-Tani. La dernière, c'était il y a quelques jours à peine. C'est un voisin qui récupérera la jeune femme dépressive sur le balcon, une jambe dans le vide.
"Je sais qu'elle peut se tuer autrement qu'en sautant par la fenêtre. Mais comprenez-moi, supplie la maman terrifiée à l'idée de découvrir le corps de sa fille disloqué au bas de son immeuble. Ça fait un an que je demande une mutation d'appartement auprès de l'office HMP. Un an ! Et rien ne bouge. J'habiterais n'importe où, même dans un appartement minuscule. Mais au rez-de-chaussée. Je veux sauver la vie de mon enfant".
Trois certificats médicaux, dont deux du psychiatre qui suit Cyntia, recommandent "un impératif changement de domicile"."Il serait souhaitable qu'elle change de lieu d'habitation car elle habite au huitième étage, ce qui est très dangereux vu son état de santé", insiste le psychiatre, dans son dernier certificat médical du 11 novembre dernier. Malgré ce, le dossier de Nadia auprès d'HMP n'a pas avancé d'un pouce. "Reçue, je suis reçue, affirme Nadia. Ils sont même sympathiques avec moi en me disant "on vous comprend" ! Mais rien ne bouge ! Je les ai prévenus que si elle se jette, je leur emmènerai en morceaux".
Contacté, Jean-Luc Ivaldi, directeur d'Habitat Marseille Provence, s'est dit "étonné" que ce dossier n'avance pas plus vite, "surtout s'il y a danger pour les personnes". Nadia aimerait envisager une autre solution, partir, par exemple, habiter dans le privé. "Mais avec 1 000 euros par mois, je n'aurai rien ! Je suis célibataire et je subviens aux besoins de ma fille", insiste-t-elle. Quant à l'hospitalisation, elle en est malheureusement revenue. "J'ai fait une demande d'hospitalisation à la demande d'un tiers, assure Nadia. Mais, le soir même, elle était dehors". Avec une poignée de cachets dans du papier aluminium.

http://www.laprovence.com/article/actualites/marseille-le-cri-dalarme-dune-mere-pour-sauver-la-vie-de-sa-fille-suicidaire

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