jeudi 31 janvier 2013

Découvert mort sur son lieu de travail / Avec son arme de service

Un agent du service de la surveillance générale de la SNCF (SUGE) a été retrouvé mort, hier vers 12 h 30 sur son lieu de travail, à Nancy. Ce sont ses collègues qui ont fait la macabre découverte au moment du changement de poste. La victime gisait dans une mare de sang dans les bureaux de la SUGE, au 2 e et dernier étage de ce bâtiment situé le long des voies, à quelque 500 m de la gare de Nancy, juste derrière le chantier du futur Palais des congrès.
Vers 13 h, Thomas Pison, procureur de la République de Nancy, se rendait sur les lieux du drame. Aux côtés des policiers de l’hôtel de police du boulevard Lobau et de leurs techniciens en investigations criminelles. D’après les premières constatations, il s’agit d’un acte désespéré. C’est en tout cas l’hypothèse privilégiée même si d’autres pistes sont explorées par les enquêteurs. Âgé de 37 ans, ce père de famille, marié, se serait donné la mort avec son arme de service « entre 4 h et 7 h », confirmait hier le procureur qui a ordonné une autopsie.

Revolver à barillet

La victime était membre de la police ferroviaire depuis une dizaine d’années. « Les agents de la SUGE sont de vrais policiers de la SNCF », confiait Marc Oury, secrétaire régional UNSA Cheminots, « très affecté » par ce drame comme la plupart de ses collègues. « Mes pensées vont à sa famille ».
Les investigations en cours tenteront d’identifier les raisons qui ont pu pousser ce trentenaire à commettre l’irréparable – si l’hypothèse est confirmée -, alors qu’il assurait un service de nuit. Les agents de la SUGE – une vingtaine à Nancy – sont amenés à traiter toutes les infractions à la police des chemins de fer : voyageurs récalcitrants sans billet, traversées sauvages des voies, vols de bagages, rixes…
Ces policiers du rail en uniforme, sont équipés d’un revolver Manhurin SP 120. Une arme à barillet de calibre 9 mm. « À chaque fin de service, l’agent doit ranger son revolver dans un coffre individuel placé dans une armoire forte sécurisée. Il lui faut également émarger dans un cahier spécifique et ne peut rentrer chez lui avec cette arme de service », explique Jacques Stankiewicz, expert sûreté pour la fédération UNSA Cheminots. Si ce dernier porte aujourd’hui un mandat syndical, il a travaillé durant près de 30 ans à la SUGE et notamment comme responsable régional du service.
Une formation de « quatre mois » et une batterie de tests psychotechniques et psychologiques, précèdent la prise de fonctions de chaque nouveau policier ferroviaire. « Il doit ensuite tirer au moins une fois tous les neuf mois afin d’être autorisé à aller sur le terrain avec son arme. En Lorraine, une convention passée avec la police nationale permet aux agents de s’entraîner au tir un minimum de deux fois par an », poursuit Jacques Stankiewicz, « très peiné ». « Je connaissais bien cet agent pour avoir travaillé avec lui. Je l’ai encore vu récemment et je n’ai pas eu connaissance d’un quelconque mal-être, tant personnel que professionnel, qui pouvait l’affecter ».
La direction régionale de la SNCF à Metz n’a pas souhaité faire de commentaires, indiquant simplement « qu’une cellule de soutien psychologique pour les salariés » avait été mise en place

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/01/31/avec-son-arme-de-service

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire