lundi 31 décembre 2012

Le fils de harki porté en terre de France

natif de la Kabylie algérienne, restera dans l'histoire de deux pays.
Plusieurs centaines de personnes ont accompagné à sa dernière demeure, samedi à Bias, l'ancien président national du comité de liaison des harkis, décédé dans la nuit de jeudi à vendredi. Le Livradais Boussad Azni,
Controversé durant ses décennies de leadership de la cause harkie, jalousé, parfois même rejeté jusque dans son propre camp, Boussad Azni a fédéré pour sa dernière sortie. Face à son cercueil, posé à même le sol, des centaines de personnes sont venues samedi se recueillir dans ce cimetière de Bias, village symbole, nationalement connu pour son «camp» qui a abrité durant près de vingt ans des milliers de ces anciens supplétifs de l'armée française et leurs familles. Boussad et les siens y ont débarqué en 1963. Le petit Kabyle, natif de Tizi Ouzou, y séjournera dix ans. Il en sortira marqué à jamais, avec la volonté de redonner de la dignité à ses «frères», dont certains étaient plus enclins à la soumission, ce que le jeune homme plein de fougue et d'esprit de révolte ne supportait pas. Ce fut pour lui et pour les siens le début de trois décennies d'un combat pour la reconnaissance des droits d'une communauté et des comptes à rendre pour le préjudice subi. Si tant est qu'un tel «préjudice» puisse se solder…

Avant d'être rattrapé par la maladie, ce père de famille, papa de quatre filles, Malika, Nacera, Karima et Nadia, et d'un fils, Smaïn, tous entourés samedi par l'épouse et mère Myriem, a poursuivi jusqu'au bout le combat pour «la cause». L'énorme assistance aux obsèques de samedi lui en a fait gré.
Boussad a été recouvert de terre par ses frères, devant une foule énorme, mais en présence de rares personnalités, si ce n'est celle, remarquée, de Baya Kherkhach, conseillère municipale agenaise et elle-même fille de harkis.
Annie Gourgue, présidente de «La Mouette» et fille d'Algérie, qui a connu Azni du temps de Jean François-Poncet, tenait à dire à son ami disparu : «Tu as tant aimé la France, Boussad.Pourtant, qu'est-ce qu'elle t'a fait souffrir, cette France…»

http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/31/1526316-le-fils-de-harki-porte-en-terre-de-france.html


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